Vince-Blaugrana a écrit:Bon TS, t'attend quoi pour déposer ton pavé ?

16 pages à rattraper, tu permets ?
Non non non. Non. p****. Non. Mais non.
Là tu ne peux pas, tu ne peux pas tout retourner en excuse et expliquer je ne sais quoi. Et en plus sans avoir vu le match. Comme un chat, tu veux retomber sur tes pattes. Maintenant c'est la demi des médiocres parce que 3 clubs qui ne finiront pas champions sont en demi-finale, et la compétition des erreurs provoquées... Non.
C'est le problème quand on veut choisir un camp, au lieu d'analyser avec le plus de recul possible une situation. On veut à tout défendre son camp même quand tout est contre nous. Et je ne suis pas un visionnaire qui a tout vu et tout prédit en juillet, je fais partie de ceux qui ont expliqués pourquoi les choses ont été faites ainsi et pourquoi ça pouvait être acceptable sur une saison. Mais ça ne doit pas protéger Valverde de tout, et de remettre ça uniquement sur les joueurs. J'y reviendrai.
En survolant ce topic, comme d'habitude, il y a une chose que je trouve dommage, c'est de ne jamais mentionner l'adversaire. Si on parle de manque d'humilité du club ou des médias quand la Roma a été tirée au sort ici (ou ailleurs) c'est la même chose. Bien sûr que nous avons tous pensé que ça allait être plus simple, mais pour se faciliter la tâche il faut assurer. C'est le Barça qui est éliminé, c'est le Barça qui a fait un match pourri, c'est le Barça qui est humiliée... Mais par qui ? Qui les élimine ? Qui fait en sorte qu'ils soient pourris ? Qui les humilie ? Le but n'est pas de les dédouaner ou d'expliquer qu'ils se sont fait sortir par la meilleure équipe du monde, mais il n'y a pas moyen de féliciter les Giallorossi pour ce qu'ils ont fait ? Et à l'aller et au retour ? Au niveau des risques fous qu'ils prennent et d'une mission impossible qu'ils accomplissent ? Ils ont un match de très haut niveau, le minimum c'est de le souligner. Et historiquement parlant ce qu'ils font, c'est juste dingue.
Samedi après le match, j'avais dis avoir été surpris de voir un onze aussi compétitif alors que c'était la seule occasion du moment pour faire tourner. J'avais répété plusieurs fois que pour aller au bout de cette compétition, fallait un peu plus que 12 ou 13 joueurs. C'était le moment, après un hiver à plusieurs matchs, des joueurs sentant réellement la fatigue (comme Rakitic) ou touchés (Piqué, Messi), t'avais tout à gagner avec le combo repos des titulaires/mise en confiance des subs. J'étais ravi de (re)voir Denis et Alcacer depuis Séville, Semedo aussi, je me suis dis que Valverde allait enfin étoffer son noyau et l'utiliser à bon escient.
Aussi, après avoir vu le match aller et l'entame tonitruante des Romains, j'ai pensé que Valverde allait ajouter dans la liste "très envisageable" des Italiens gonflés à bloc qui mordent les chevilles et iront chercher Ter Stegen. Mais non, il se laisse embarquer dans le piège de son homologue et il avouera lui-même que son équipe n'a jamais pu trouver sa zone de confort.
Reconduire le même onze qu'à l'aller, pourquoi pas. Mais à aucun moment il n'a semblé pouvoir apporter quelque chose et répondre aux problématiques, ce qu'il avait su faire cette saison. Di Francesco (que je trouvais intéressant à Sassuolo et qui m'a définitivement convaincu sur les 180 minutes) aborde le match avec un tout autre système et des risques fous. 3 défenseurs en décalant légèrement Fazio à droite car plus de facilité techniquement pour apporter sur le côté. Une sorte de 3-4-2-1 avec un Schik plus en retrait mais toujours présent pour aider Dzeko en attaque. Une pressing très haut et un marquage individuel sur quasi chaque joueurs. Si vous revoyez des séquences du match lorsque la défense (Ter Stegen inclus) a le ballon, Busquets n'est jamais seul. Ce pressing pousse les Barcelonais à jouer long, ce qui explique le quota de dégagements qui explose.
Le bloc Romain ne bouge pas, pendant 90 minutes, ils appliquent à merveille ce que cherchait à faire leur entraîneur, et ils ont respectés les consignes jusqu'au bout. La petite dose d'agressivité aussi pour bousculer des joueurs qui ne sont pas dans le confort, Fazio et Jesus allant jusqu'à la limite, c'est un cocktail tenace.
Si le Barça a changé sa façon de jouer, la façon de les attaquer ne change pas. Di Francesco l'avait compris à l'aller mais il ne pouvait pas le faire sur 90 minutes au Camp Nou. Là, il te sort une animation complètement différente, avec un Dzeko capable de jouer les duels aériens et de tenir le ballon. Il me semble qu'il a avoué après le match avoir réfléchi à une défense à 3 dans la semaine, en revoyant l'aller mais aussi le huitième de finale vs Chelsea.
Le fait marquant, raconté par le journaliste Bein sur le bord du terrain, c'est le manque de communication. Durant cette première mi-temps où le Barça souffre, les joueurs ne se parlent même pas entre eux. L'entraîneur regarde mais n'a pas l'air d'apporter quelque chose. Rien pour soulager un Busquets amoindri et suivi de près, du coup les limites de Rakitic sont vite dévoilées. Quant à Suarez et Messi faut rien espérer avec un bloc aussi bas et un harcèlement de tous les instants. Même Iniesta, si à l'aise avec le ballon, s'est fait démonté comme pas possible. En bon visionnaire il a prévenu ses coéquipiers à la mi-temps que ça allait tourner au vinaigre.
D'ailleurs même pendant cette mi-temps rien n'a été rectifié, au moins dans la façon de contrer ce pressing étouffant. Puisque les Romains repartent de l'avant et continuent sur leur lancée. Pour la suite que l'on connaît.
Et si c'est pour dire que ce n'est que la Roma, que le 4ème de Serie A, ça reste une équipe avec des joueurs qui connaissent ce genre de match. Et il n'y a pas besoin d'avoir gagner 4 C1 pour se sublimer un soir devant ton public. Quand on voit l'implication des locaux, ceux des expérimentés, ils ont tout donnés.
Les joueurs ils ont m**** oui, salement. Parce que personne n'a sonné la révolte, personne n'a affiché une espèce de sérénité pour montrer que tout ira bien. Comme Valverde, ils ont été emportés dans ce tourbillon Romain sans jamais pouvoir y sortir. Quand t'en arrives à être fébrile dans les duels et que tu ne sais même plus enchaîner les 3-4 passes classiques qui te soulagent et permettent de remonter le bloc, c'est vraiment très grave. Mais tout mettre sur le dos c'est comme tout mettre sur le dos d'un coach, le faux cliché typique du "qui est le coupable ?", mais le coupable c'est tout le monde. Les joueurs ont leur fail, la direction, et Valverde a le sien, et sa part est tout aussi grosse que celle des autres.
Parce que tout ce qui est arrivé mardi soir, ce sont des choses qu'il aurait pu préparé en amont pour les éviter. Il y a des étapes qu'il manque, et celle de créer une équipe plus étoffée en fait partie. Je me demande même s'ils ont vraiment étudiés l'adversaire comme il se doit, parce que se faire prendre au piège comme ça après avoir vu de gros signaux à l'aller (en début et en fin de match), faut le faire. Perdre n'est pas dramatique quand tu as le sentiment d'avoir tout donné, mais perdre avec autant d'impuissance face à un adversaire supposé plus faible...
Je crois que c'est Carnot qui dit que Valverde était face à sa première situation critique. Oui. C'est dans ces moments-là que l'entraîneur en place peut jouer sa crédibilité et voir s'il peut changer les choses ou non. Pas renverser le match et se qualifier, mais au moins essayer d'influencer la partie et changer la physionomie de la rencontre. Hier, avec les bons choix et une élimination, on aurait été moins sévère. Mais sa première décision (parce que tactiquement rien n'évolue sauf à 3-0 quand c'est la m****) c'est de sortir Iniesta pour Gomes. Sortir le Don, je peux comprendre, il est sur le déclin et il fallait plus de dynamisme, plus de vitesse peut-être, fin bref, ça peut s'expliquer. Mais Gomes... C'est là que j'ai compris que l'élimination allait venir.
Faire rentrer Gomes au Camp Nou, avec le soutien du public, je trouvais ça bien, très bien même. Parce que tu redonnais de la confiance à un joueur au fond du trou, humainement tu agissais dans le bon sens. Mais le responsabiliser pour un tel match c'est incompréhensible. Tu sais que tu vas l'envoyer dans une arène remplie de lions et qu'il va se faire manger. D'ailleurs qui a souvenir d'une action de Gomes ? Rien.
Peut-être même que tu envoies un signe négatif à tes joueurs, en faisant un changement limite "regardez j'ai tenté un truc" mais sans être convaincu.
Mais avant même ce changement loufoque, il y a une passivité hallucinante dans le coaching. Le temps passe, et tout va bien. La Roma les prend à la gorge... ça va. Rien. Il envoie je ne sais qui à l'échauffement mais en fait il donnait l'impression d'être perdu. Comme s'il ne pouvait pas résoudre l'énigme. Ce qui est encore plus grave.
Donc Iniesta/Gomes et quand ça sent le roussi Semedo/Dembélé et Busquets/Alcacer. Là c'était du coaching en mode je balance tout et un moment donné un contre favorable dans la surface provoquera un but. Comme José à l'époque qui mettait plein de monde devant au Real pour faire peur à un adversaire serein. Parce que la Roma a peut-être reculé à 3-0 mais ils n'ont pas tremblés. Même s'il y a eu clairement un réveil en face, mais c'était beaucoup trop tard pour espérer quelque chose. Et si c'est pour marquer un but de raccroc pour ensuite se faire torpiller en demi... Parce que ce genre de prestation peut masquer les choses une fois mais face à plus coriace, non.
Donc en plus de perdre (et de très loin) la bataille tactique face à son homologue, il se foire dans toute la lecture du match sans jamais reprendre le dessus. Quant à l'équipe, à aucune moment elle ne trouve un temps fort. Sauf quelques vagues périodes d'accalmie pour souffler avec le ballon mais jamais trop longtemps (56% de possession je crois sur les 90 minutes). Quand un entraîneur décide d'être pragmatique il doit l'être jusqu'au bout. C'est à dire avoir une équipe solide, qui tape fort au bon moment et qui contrôle le match. Mais aussi un effectif élargi par les possibilités qu'il crée lui-même en distribuant les différents rôles à certains remplaçants. Si à 2-0 ça chauffait, pourquoi ne pas faire entrer Vermaelen ? Quitte à être pragmatique jusqu'au bout ? L'erreur de Valverde c'est de ne pas avoir été au bout de son raisonnement alors qu'il se félicitait justement de gagner et que c'était le plus important.
Le discours confus sabote l'équipe, et si on en croit la Cadena Ser, c'est bien fait pour leurs gueules à eux aussi. Ce sont les premiers à être contents et à valider ce que fait Valverde et là tout à coup ils retournent leur veste.
Quant aux joueurs, on pourrait les citer quasi un par un, mais si je devais retenir une prestation calamiteuse c'est Umtiti. Depuis ses histoires de contrat, il perd toute sérénité. Il se fait avoir comme un enfant sur le premier but, il est complètement out. Dans les sorties de balles, dans ses interventions, que ce soit Schick ou Dzeko, c'était un enfant.
Donc non bahri, tu ne peux pas essayer de nouvelles excuses et expliquer l'inexplicable. Même si tu as raté peu de matchs, celui d'hier tu l'as raté et tu ne peux pas en parler même sur des highlights. L'entraîneur uniquement fautif c'est une c******* de cliché mais les joueurs uniquement fautifs aussi. Dans la victoire ou la défaite c'est grâce à tout le monde. Valverde a sorti son plus gros fail au mauvais moment. Après un 4-1 à l'aller face à la Roma, jamais le Barça ne doit sortir comme ça.
Une chose flippante, ce sont les trucs sur la direction, les socios etc. Oui, on peut le sortir. Parce que ça fait partie du processus qui date de plusieurs années etc. Mais vous avez vu à quel moment on le sort ? Après un quart de finale contre la Roma. Sans leur manquer de respect bien entendu, mais ça révèle quelque chose.
Deuxième élément flippant, c'est la réaction après cette défaite. Avant, on pouvait être triste ou dégoûté après une élimination, certains avaient même la rage de voir le Barça se faire sortir. Mais il y avait toujours de la fierté, du panache, le côté "on garde la tête haute", même dans le fait d'être éliminé ça dégageait quelque chose. Et puis même au niveau du contenu, le Barça pouvait sortir sans trop rougir.
Aujourd'hui, rien. De la frustration ? De la déception ? Même pas. Sans dire que c'était prévisible (celui qui a misé sur la Roma doit être riche), au fil des 90 minutes tu sais que ça devient inévitable. Il n'y a même pas eu la petite adrénaline, le petit truc émotionnel où l'on peut être content malgré la défaite. Fessée et au lit. Du coup l'élimination te rend... indifférent. C'est un truc honteux etc, mais limite t'as envie de dire "vous l'avez bien chercher".
2 éléments qui montrent à quel point le Barça est descendu bien bas.